Le sucre : ennemi public n°1
Le sucre est un ingrédient qui ne devrait être utilisé que de manière très ponctuelle et avec une grande parcimonie. La réalité, dans nos pays industrialisés, est qu’aujourd’hui le sucre est présent partout, absolument partout ! Il se cache même dans des préparations salées : dans le pain, les pizzas, les plats cuisinés tout prêts, le saucisson, le jambon, la sauce tomate ou le bouillon de légumes (si si, même celui du magasin bio !). Et je ne vous parle même pas des aliments pour les animaux… Bref, difficile d’y échapper si on n’est pas vigilant !
Quant aux enfants, nous les rendons malheureusement très tôt dépendants au sucre. Des biberons d’eau sucrée donnés aux bébés, aux goûters d’anniversaires offrant bonbons et sodas, ils ont tant d’occasion de consommer des produits sucrés qu’ils en deviennent accros.
Une consommation en constante augmentation
Saviez-vous que la consommation de sucre des français est passée de 4,7 kg par an et par habitant en 1860, à 35 kg de nos jours ? Le record revient aux américains qui en consommeraient 62 kg par personne et par an, soit l’équivalent de 40 morceaux de sucre par jour !
Rappelons-nous qu’il y a deux siècles, les sucres rapides n’existaient pratiquement pas dans l’alimentation.
Une drogue légale
Le sucre induit une véritable dépendance dont il est difficile de se défaire. En 1980, le Dr Abram Hoffer comparait la dépendance au sucre à celle de l’héroïne.
En 2016, les travaux du Dr Serge Ahmed, chercheur au CNRS, démontrent que si on propose à des rats de laboratoire de choisir entre une dose de cocaïne injectée par intraveineuse (la voie la plus rapide pour parvenir au cerveau) et une boisson sucrée, la très grande majorité d’entre eux va se tourner vers l’eau sucrée. Et ils y reviendront des dizaines de fois tant qu’on n’arrêtera pas l’expérience !
Les résultats de ces études indiquent que le sucre agirait sur le cerveau de la même façon que l’héroïne ou la cocaïne, en activant les mêmes circuits de récompense. En effet, ces drogues stimulent des neurones de la voie dopaminergique. Les récepteurs de la dopamine, une fois activés, apportent une sensation de bien-être, voire d’euphorie.
D’autres molécules, comme la morphine, seraient également sécrétées, induisant cette fois une sensation de confort, de détente et agissant comme des analgésiques. Cet effet a d’ailleurs été démontré chez les bébés, pour qui le sucre a un pouvoir calmant très efficace.
La chimie du cerveau
La consommation de sucre raffiné (c’est à dire de sucre blanc) entraîne ainsi une sur-sécrétion de dopamine dans le cerveau et à la longue, cette sur-stimulation conduit à une “résistance” des cellules nerveuses qui deviennent moins réceptives à la dopamine.
Or, c’est la dopamine qui fait que nous nous sentons bien. On a donc besoin de plus en plus de sucre pour retrouver cette sensation de bien-être. C’est aussi la dopamine qui, quand elle est déficiente, nous rend sensibles aux autres dépendances.
C’est ce qui explique les symptômes de manque quand on arrête de consommer du sucre : anxiété, sautes d’humeur, faiblesse physique, etc…
Il est également important de savoir que l’un des effets du sucre est de nous rendre sensibles aux autres dépendances (tabac, alcool, etc…). Il faut donc retenir que lorsque l’on décide d’arrêter de fumer par exemple, la meilleure chose à faire est de commencer par stopper le sucre !
Les autres effets du sucre
Les problèmes de santé impliquant le sucre trouvent également leur explication dans l’augmentation importante du taux d’insuline dans le sang. Lorsqu’on en consomme, on peut se retrouver avec des variations importantes du taux d’insuline au cours de la même journée.
En effet, toutes les maladies chroniques, dont le cancer, sont intimement liées à un taux d’insuline variable, ainsi que :
- Les problèmes dus à l’acidification et donc à la déminéralisation (ostéoporose, caries dentaires). En effet, pour pouvoir être digéré, le sucre blanc va pomper les minéraux de notre corps.
- Les déséquilibres de la flore intestinale, des troubles digestifs, la candidose chronique.
- Les déséquilibres du système immunitaire.
- Des troubles cutanés comme l’eczéma.
- Des problèmes respiratoires comme l’asthme, les rhinites, les sinusites.
- L’obésité, le diabète et les maladies cardiaques qui en découlent.
- La dépression, la fatigue, la lassitude.
- Les troubles d’apprentissage, les difficultés de concentration et de mémoire.
- Des enfants excités, voire hyperactifs.
Lorsque l’on arrête de consommer du sucre blanc pendant 2 semaines, l’efficacité du cerveau augmente, d’autant plus si on pratique en même temps la méditation et si on fait de l’exercice.
Voici ce qui se produit après un mois sans sucre : on redécouvre le goût des aliments, on arrive à déceler le goût sucré dans des aliments qu’on aurait jamais cru aussi doux auparavant. On ne supporte plus le goût saturé de sucre des pâtisseries et gâteaux traditionnels. Et surtout, on se sent beaucoup mieux ! On est moins fatigué, on a moins de problèmes digestifs ou respiratoires, notre peau redevient belle, on sent plus calme et on retrouve notre clarté d’esprit.
Alors, que faire ?
Pour certains, c’est une véritable cure de désintoxication qu’il faut mettre en place. C’est une véritable lutte psychologique pour réussir à se libérer du joug du sucre.
Alors, comment supprimer cette dépendance ? Eh bien, il faut y aller doucement, en commençant par traquer toutes les sources cachées de sucre blanc. En effet, on peut déjà diminuer ses apports de sucre en cuisinant soi-même ses repas. Si on n’achète plus de plats cuisinés ou autres pizzas surgelées, et qu’on prépare tout soi-même, non seulement on ne consommera plus tous ces sucres cachés, mais on redécouvrira le véritable goût des produits bruts et frais !
Ensuite, on peut remplacer le sucre blanc par d’autres produits sucrants, moins nocifs dans les pâtisseries et les desserts maison. Attention, il n’existe pas de sucrant parfait, néanmoins l’utilisation de sucres alternatifs permet de diminuer les symptômes dus à une glycémie en dents de scie.
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